Connectez-vous S'inscrire
Ehpadia, le magazine des dirigeants d'EHPAD
Actu et Management

Trophée MDRS Les Engagés : « On est fait pour s’entendre », par la Résidence du Docteur L’Hoste


Publié le Mercredi 7 Février 2024 à 09:23

Avec « On est fait pour s’entendre », la résidence du Docteur L’Hoste (groupe ORPEA) – située à Villers-Semeuse dans les Ardennes – a souhaité mettre en lumière l’engagement réussi des résidents et des équipes dans l’apprentissage de la langue des signes. Nous découvrons ce projet unique en France avec Manon Fogola, la directrice de l’établissement, et Florence Salvi, animatrice.


Pourriez-vous nous raconter la genèse du projet ?

Manon Fogola : Tout a commencé en juin 2022 lorsque notre résidence a accueilli Semiha, une jeune fille malentendante de naissance, à l’occasion d’un stage en cuisine. Lors du service à table, celle-ci a commencé à apprendre aux résidents des mots en langue des signes française (LSF) pour faciliter les échanges. Constatant leur intérêt, nous avons mis en place une activité régulière d’apprentissage LSF, à destination des résidents et des soignants. Nous pouvions ainsi à la fois faciliter l’intégration de Semiha, tout en offrant un nouveau moyen de communication à nos résidents malentendants, pour lesquels les appareillages ne suffisent plus et qui ont, de ce fait, tendance à s’isoler. Sans oublier les bénéfices d’ordre thérapeutique, car cet apprentissage est un moyen de travailler la mémoire et la motricité.

Florence Salvi : Rapidement, nous avons créé une session hebdomadaire, avec pour objectif d’apprendre des mots du quotidien. Puis nous sommes passés aux phrases et, en juin 2023, à l’occasion du traditionnel repas des familles, les résidents, les équipes et les familles – qui ont pu bénéficier d’un cours en direct – ont chansigné la célèbre chanson « Ça fait rire les oiseaux ». Nous avons réitéré l’activité lors de la fête de Noël, avec « Vive le vent ». Et, bien que son stage se soit terminé en juin dernier, Semiha continue d’intervenir au sein de notre établissement. Aujourd’hui âgée de 25 ans, elle suit d’ailleurs une formation pour devenir professeure en langue des signes !

Quels enseignements tirez-vous de la démarche ?

Manon Fogola : Cet apprentissage a eu des effets bénéfiques pour les résidents, à la fois en termes de qualité de vie et de socialisation. Ils sont toujours aussi motivés et enthousiastes, ce qui nous pousse à aller plus loin encore. Les soignants, eux, ont développé de nouvelles compétences permettant de mieux accompagner et intégrer les personnes en situation de handicap. Ce projet montre qu’il est possible d’apprendre la langue des signes dans les EHPAD. Il faut néanmoins être attentif à former aussi bien les professionnels que les résidents – sinon, le projet n’a ni sens ni impact.

Quelle sera l’étape suivante, pour la résidence du Docteur L’Hoste ?

Manon Fogola : Notre projet est désormais soutenu par la direction médicale et le médecin coordonnateur régional du groupe ORPEA, qui souhaitent que nous menions une étude pour évaluer et caractériser ses bénéfices. Nous constatons certes ses impacts positifs au quotidien, mais il serait effectivement intéressant de les objectiver pour pouvoir élargir la démarche à d’autres structures. C’est un défi que nous comptons relever au cours de ces prochains mois, avec l’ambition de disposer de données chiffrées avant la fin de l’année 2024.

Article publié dans l'édition de janvier d'Ehpadia à lire ici.

Les médailles d’argent et de bronze
Pour sa médaille d’argent, le trophée Les Engagés a primé la Résidence Proper Mathieu (Châteauneuf-du-Pape), pour sa participation à la 1ère édition du « Festival des Anges », festival international du court métrage. La médaille de bronze a pour sa part été attribuée à la Résidence Les Capitelles (goupe Colisée), à Bernis, pour l’initiative sociale « Les Mères Veilleuses ».



Nouveau commentaire :